Base de données Le Fureteur - Données fiables

Jacques BELOU1640

Nom
Jacques BELOU
Statut
IMMIGRANT VERS L'ACADIE
Prénom(s)
Jacques
Nom de famille
BELOU
Nationalité
Aunisien
Lieu
Aytré, Aunis, France
Baptême 12 août 1640
Religion : Catholique Romaine
Publication : Reconstitution exhaustive de la population du Québec ancien depuis le début de la colonisation française au XVIIe siècle à partir principalement des actes paroissiaux. www.genealogie.umontreal.ca
Qualité des données : source secondaire
Mariage religieuxMarie GIROUARDAfficher la famille
vers 1671 (Âge 30)
Publication : Bona Arsenault, 1965
Qualité des données : source secondaire
Publication : Auteur Adrien Bergeron - Éditions Élysée - 1981
Qualité des données : source secondaire
Naissance d’une fille
#1
Marguerite BELOU
vers 1680 (Âge 39)
Publication : Bona Arsenault, 1965
Qualité des données : source secondaire
Mariage d’un enfantClaude GAUDETMarguerite BELOUAfficher la famille
Type : Mariage religieux
vers 1703 (Âge 62)
Religion : Catholique Romaine
Publication : Auteur Adrien Bergeron - Éditions Élysée - 1981
Qualité des données : source secondaire
Publication : Bona Arsenault, 1965
Qualité des données : source secondaire
Décès

Note : Décès inconnu et/ou absent des registres
Famille avec les parents - filiation prouvée par triangulation d'actes notariés (voir histoire) - Afficher la famille
père
mère
Mariage :
lui-même
Jacques BELOU
Baptême : 12 août 1640Saint-Étienne, Aytré, Aunis, France
Décès :
Famille avec Marie GIROUARD - Afficher la famille
lui-même
Jacques BELOU
Baptême : 12 août 1640Saint-Étienne, Aytré, Aunis, France
Décès :
épouse
Marie GIROUARD
Naissance : vers 1651 30 20Acadie
Décès :
Mariage : vers 1671Acadie
10 ans
fille
Marguerite BELOU
Naissance : vers 1680 39 29Acadie
Décès :

LES ORIGINES DE JACQUES BELOU, PIONNIER EN ACADIE

 

Dans le rôle des familles de l’Acadie fait par le sieur Randin envoyé à Monseigneur Colbert de Québec le 8 novembre 1671, Jacques Belou apparaît ainsi :

Tonnelier - JACQUE BELOU aagé de trente ans, sa femme Marie Girouard, un enfans, nommée Marie aagée de huict mois, Leurs bestes a Cornes 7 piéces et une brebis, point de terre.

Dans son article paru dans le bulletin1 de Racines et Rameaux Français d’Acadie faisant état des connaissances en 2010 sur les pionniers contenus dans ce rôle, Jacques Nerrou écrivait :

‘’Le patronyme se retrouve en Belou (recensement de 1671) ou Blou – Son lieu de naissance est inconnu. Le métier exercé par Jacques Blou laisse penser qu’il pourrait avoir ses origines en Saintonge où ce patronyme était fréquent à l’époque. Une recherche dans la région de Saintes apporterait peut-être une réponse’’.

D’où venait ce pionnier ? La réponse n’était pas si loin. Elle se trouvait aux archives départementales à La Rochelle dans les actes du notaire Drouyneau.

Naissance de Jacques Belou

Jacques Belou a été baptisé le 12 août 1640 en l’église Saint Etienne d’Aytré. Ses parents étaient Morice (Maurice) et Catherine Grignon. Son parrain et sa marraine étaient Jacques Courtet et Françoise Rinalan

A cette époque la paroisse d’Aytré allait jusqu’à la Rochelle, près des anciennes fortifications du quartier Saint Nicolas et englobait le village de Tasdon où le père exerçait le métier de boulanger.

La famille Belou

Le patronyme de Belou (Blou, Belot) se retrouvait chez des parents surtout sur les paroisses de Laleu et de Saint Maurice. Tandis que le patronyme Grignon semblait plutôt se porter dans le secteur d’Aytré. Maurice Belou et Catherine Grignon ont passé un contrat de mariage le 14 janvier 1626 chez le notaire Lambert de l’Île de Ré. Malheureusement ce contrat n’a pas été retrouvé dans les archives.

Suivant les circonstances la famille Belou pouvait fréquenter diverses paroisses catholiques de la ville de La Rochelle comme par exemple à Sainte Marguerite (Oratoire) se trouve le 2 mars 1645 le baptême de Catherine, fille de Maurice et Catherine Grignon. Il exerce le métier de fournier4 . Catherine Grignon décède entre 16485 et 16586 . Maurice Belou décède vers 1658. Ces sources proviennent de l’inventaire7 passé chez le notaire Drouyneau des meubles de feu Maurice Belou, boulanger, veuf de Catherine Grignon demeurant en dehors des portes Saint Nicolas à la Rochelle.

Cet inventaire mentionne les enfants mineurs : Jacques, 18 ans, Guillaume, 15 ans, Catherine, 13 ans et Marie, 10 ans ainsi qu’un autre fils Jean, majeur du métier de tonnelier. Etaient présents à cet inventaire :

- Jacques Setlomeau, prêtre de la paroisse Saint Nicolas,

- Jacques Auboyneau, marchand à La Rochelle,

 - Louis Belou, laboureur à Vaugouin paroisse de Laleu, cousin8 germain des enfants,

- Jean Grignon, saulnier à Aytré et son épouse, Antoinette de Simoulin 

- Jacques Esnoille, domestique de Maurice Belou.

Le 23 mai 1658, toujours chez le notaire Drouyneau, Louis Belou, laboureur à Vaugouin, tuteur et curateur des enfants mineurs, met en apprentissage sa nièce Catherine chez Françoise Brunet, maîtresse couturière en draps, mariée à Jacques Clérouin, tonnelier. Le même jour, chez le même notaire, il afferme la maison de son défunt frère Maurice avec four, fournioux, une chambre basse et deux chambres hautes.

En 1662, Jean Belou, marchand boulanger à la porte saint Nicolas est déclaré tuteur des enfants mineurs de Maurice Belou.

Le 21 novembre 1668, chez le notaire Drouyneau, un acte de nomination et consentement par lequel l’héritage des défunts Maurice et Catherine Grignon est partagé entre les enfants du couple. Y étaient mentionnés : Jean Belou, tonnelier, André Ossant bourrelier marié à Catherine Belou, Guillaume Belou, charpentier de navire et Marie Belou. Jacques Belou est déclaré absent.

Les témoins étaient : Eustache Jousseaume, laboureur à Tasdon, Josué Grelet, charron et Françoise Nau, ces derniers demeurant à La Rochelle.

Jacques Belou en Nouvelle-France

De 1661 à 1667, on ne sait rien du parcours de Jacques Belou. Il a probablement appris le métier de tonnelier avec son frère aîné Jean. Ce métier lui a certainement permis de rejoindre la Nouvelle-France. Un document11, daté du 10 septembre 1667 et inséré dans les liasses du notaire Drouiyneau à la date du 12 septembre 1668, un an après son établissement nous indique qu’il se trouve à Bonaventure.

Moi Jacques belou comme étant en âge

De pouvoir donner permission à mon frère

Guillaume Belou je lui donne procuration

Pour partager mon bien pour en faire comme

Bon lui semblera ___ ___ ___ de le donner

A faire le ___ pour _____ et dans avoir

La jouissance comme ___ ___ ____

Sans ___ de personne

Fait par moi Jacques Belou

A Bonaventure le 10 septembre 1667

Bonaventure n’est pas l’actuelle ville située en Gaspésie sur la rive Nord de la baie des Chaleurs. Cette dernière a été bâtie par les Acadiens qui avaient échappés aux Anglais dans le Bassin des Mines après la déportation de 1755.

Jacques Belou devait être employé à l’Ile de Bonaventure, d’une superficie de 5 km², située dans le golfe du Saint-Laurent au large de Percée. L'île Bonaventure a été l'un des premiers sites de pêche saisonnière de la Nouvelle-France associée à la famille de Nicolas Denys. Son arrivée a pu se faire en 1659 avec Simon-Pierre Denys. Il était alors âgé de 19 ans. Il y restera jusqu’en 1668/1669.

Jacques Belou à Port-Royal et à Beaubassin

C’est à cette époque qu’il se trouve à Port-Royal.

Un document du 21 septembre 1670 confirme sa présence. L’acte dit :

‘’ Personnellement établi Jean Belou marchand boulanger demeurant en cette ville de La Rochelle faisant et parlant pour Jacques Belou son frère de présent au Port Royal en Canada pays de la Nouvelle France…’’

Il semble par cet acte que Jacques ait reçu en héritage partagé avec son frère Jean la boulangerie parentale. Cet acte est la ferme (location) qu’ils contractent avec Jacques Picault, maître boulanger à La Rochelle.

Alors qu’il est à Port-Royal, il épouse Marie Girouard, fille de François et Jeanne Aucoin. Cette dernière était arrivée de La Rochelle vers 1641. Une fille Marie naîtra vers 1671 à PortRoyal. Dans son dictionnaire généalogique des familles acadiennes Stephen White ne recense aucun enfant entre 1671 et 1681, étonnant compte tenu de la fécondité à cette époque.

 La famille accompagne Jacques Bourgeois à Beaubassin. Ils seraient partis de Port-Royal vers 1672 ? D’où le manque d’inscription de naissances d’enfants qui n’auraient pas survécu ? Les naissances reprennent :

- Marguerite y est née vers 1681,

- Cécile le 1er août 1682,

- Madeleine le 23 décembre 1684,

- Marie Josèphe vers 1687,

- Joseph vers 1691

- Anne vers 1695.

Le couple ne semble n’avoir eu que des filles survivantes qui épouseront des fils de pionniers :

- Marie épouse Sébastien Chiasson (Guyon et Jeanne Bernard), puis François Lapierre (François et Jeanne Rimbault),

- Marguerite épouse Claude Gaudet (Pierre l’aîné et Anne Blanchard),

- Cécile épouse Jacques Oudy, - Madeleine épouse François Labauve (Louis-Noël et Marie Rimbault),

- Marie-Josèphe épouse Pierre Hébert dit Laprade (Jean et Marie-Anne Doucet). Il était veuf d’Isabelle Landry,

- Anne épouse le 11 juillet 1713 à Beaubassin Renochet Bernard (René et Madeleine Doucet)

Le recensement de 1686 le situe à Chignitou dit Beaubassin. Il est dit :

‘’ Jacques Blou âgé de 47 ans13, sa femme Marie Giroüer 38 ans, 3 armes, 40 arpents de terres labourées, 15 bêtes à cornes, 18 moutons, 20 cochons.’’

Viennent ensuite les enfants : ‘’Marie 17 ans, Jeanne 5 ans, Françoise 18 mois.

Ces deux derniers enfants Jeanne (née vers 1681) et Françoise (née vers 1684) que l’on ne retrouve pas par les mariages pourraient être Marguerite ou Madeleine. Dans le cas où elles seraient des jumelles décédées en bas-âge, il serait surprenant que le recenseur ait omis celles que l’on retrouve quelques années plus tard lors des unions avec Claude Gaudet et François Labauve.

Le recensement de 1714 mentionne que Marie Girouard est veuve. Son époux Jacques Belou est décédé avant 1713 comme le confirme le mariage de sa fille Anne où elle est déclarée ‘’ fille de feu Jacques’’. La date de la mort reste inconnue.

Joseph, seul garçon connu, n’est pas mentionné dans le recensement de 1714. Celui qui aurait pu donner une pérennité au patronyme Belou en Amérique du Nord disparait sans laisser de trace. On peut penser qu’il est décédé jeune.

Toutefois avec les mariages contractés par les filles, la descendance de Maurice Belou et Catherine Grignon est nombreuse dans cette Amérique du Nord par la présence et l’établissement de leur fils Jacques au milieu du 17ème siècle. 

Jean Claude Paronnaud (paru dans Le bulletin de Racines et Rameaux Français d'Acadie  no. 54 - décembre 2011