Base de données Le Fureteur - Données fiables

Personnellement établis honorable homme Jean Tuffet, marchand demeurant en cette ville de La Rochelle, faisant tant pour lui que pour Pierre Desportes, écuyer, seigneur de Lignières et de l’Île du Cap-Breton, d’une part. Et Jean Bonnard, maître cloutier, demeurant en cette ville, et Jeanne Richer, sa femme, de lui bien et suffisamment autorisée pour l’effet des présentes d’autre part. Entre lesquelles parties a été fait et convenu ce qui s’en suit. C’est à savoir que lesdits Bonnard et Richer, conjoints, ont promis et s’obligent de s’embarquer du premier jour lorsqu’ils en seront requis par ledit sieur Tuffet dans le navire nomme Le Saint-Pierre, de cette ville, duquel est maître Martin Duhalde pour passer en l’Île du Cap-Breton, pays de la Nouvelle-France, et aller servir lesdits sieurs Desportes et Tuffet au fort Saint-Pierre de consort, tant à faire des clous et à la forge qu’autres choses qui lui seront commandées par le sieur Gaigneur, commandant en ladite île, auquel a ceste fin ils seront tenus obéir et ce, pendant le temps et espace de trois années prochaines et consécutives sans intervalle de temps qui commenceront au jour qu’ils s’embarqueront pour partir et finiront à pareil jour auquel ils s’embarqueront pour retourner en France sans que le temps qu’il conviendra employer au retour soit compté, pour et moyennant la somme de cent vingt livres tournois pour chacune desdites années. Sur la première desquelles lesdits Bonnard et sa femme ont reconnu avoir reçu avant ces présentes dudit sieur Tuffet la somme de quatre-vingt- deux livres tournois pour employer en achat de commodité, et le restant promet ledit sieur Tuffet, auxdits noms, et encore en son propre et privé nom, solidairement seul et pour le tout. Renonçant au bénéfice de division, d’ordre de droit, éviction et de discussion de biens, leur payer incontinent après leur retour en France, déduction faite de ce qu’ils auront reçu en ladite île, ou qui aura été payé en cette ville par leur ordre. Pendant lequel temps, seront lesdits Bonnard et sa femme nourris en ladite île avec Pierre Marchand, fils de ladite Richer, aux dépens desdits sieurs Desportes et Tuffet. Étant accordé par convenance expresse que combien que pendant lesdites trois années ladite Richer viendrait à décéder ce […], ledit Bonnard sera toujours payé entièrement de ses gages à la raison ci- dessus. Sera tenue ladite Richer de s’employer du mieux de son pouvoir au ménagement suivant les ordres dudit sieur Gaigneur. Promis lesdits Bonnard et Richer rapporter à leur retour un soufflet, une enclume et un marteau qu’ils ont mis dans ledit navire pour s’en servir en l’habitation, si mieux [les] commis desdits sieurs Tuffet et Desportes n’aiment leur payer iceux. Reconnaissant iceux Bonnard et sa femme avoir présentement reçu dudit sieur Tuffet vingt livres pour leur pot de vin en faveur des présentes. Tout ce que dessus a été stipulé et accepté par les parties et à se faire et accomplir par icelles sans venir au contraire à peine de tous dépens, dommages et intérêts &. Ont obligé les uns aux autres tous leurs biens présents et futurs. Renonçant &. Jugé &. Condamné &. Fait à La Rochelle en la maison dudit sieur Tuffet, après-midi, le premier jour d’avril mille six cent quarante-et-un. Présents honorables hommes Louis Gaigneur et Gabriel Barreau, marchands, demeurant en icelle. Ledit sieur Tuffet n’a pu signer à cause de son indisposition et faiblesse. Comme aussi ladite Richer a déclaré ne savoir signer de ce dument enquis suivant l’ordonnance. Approuvés les mots en interligne en la maison dudit sieur Tuffet. Signatures.