Page 611 - Dictionnaire Généalogique des Familles Canadiennes - Volume III

ESCLAVES.

Il est impossible de nier que l'esclavage ait existé en Canada avant et après la cession de la
colonie. Il a existé non-seulement en fait comme le prouve la liste que nous donnons plus bas

;

mais encore en droit, ou mieux d'après la loi, comme l'a démontré le commandeur Jacques Viger,
dans un mémoire publié par la Société Historique de Montréal.

Trois documents prouvent que l'esclavage fut introduit au Canada, en 1G88 ou peu après.

Ces documents sont :

1° L'Ordonnance de Raudot, du 13 avril 1709 qui, " sous le bon* plaisir du roi, ordonne que tous
" les Panis et nègres, qui ont été achetés ou qui le seront par la suite, appartiendront en pleine
" propriété à ceux qui en ont fait ou en feront l'acquisition, en qualité d'esclaves."

2° L'Ordonnance de Hocquart, du premier septembre 1736, qui déclare nul et de nul effet tout
affranchissement d'esclaves non fait par acte devant notaires, dont est gardé minute, et en outre
enregistré au greffe de la jurisdiction royale.

3° L'arrêt du Conseil d'Etat du Roy, du 23 juillet 1745, qui déclare que " les nègres qui se
" sauvent des colonies ennemies aux colonies françaises et leurs effets appartiendront à Sa Majesté
" le Roy Très-Chrétien."

Ces trois documents constatent trois phases de l'esclavage en Canada. Le premier légalise ce
qui n'était encore qu'un abus ; le deuxième constate un ordre de choses établi, contre lequel on ne
peut aller qu'en se servant des formes les plus solennelles; et le troisième est le complément qui
conduit le système aux extrêmes.

Dans l'acte de la capitulation de Québec, qui fut signée, comme on le sait, par le Général

Amherst, commandant-en-chef les troupes et forces de Sa Majesté Britannique en l'Amérique Sep-
tentrionale, et le Marquis de Vaudreuil, Gouverneur et Lieutenant-Général pour le Roy en Canada,

l'article XLVII se lit ainsi :

" Les nègres et panis des deux sexes resteront, en leur qualité d'esclaves, en la possession des
Français et Canadiens, à qui ils appartiennent; il leur sera libre de les garder à leur service dans
la colonie ou de les vendre, et ils pourront aussi continuer à les faire élever dans la religion
romaine, excepté ceux qui auront été faits prisonniers."

Nous donnons ici le nom d'un certain nombre de ces esclaves possédés par les familles de la

Nouvelle-France.

Marie-Lodise, appartenant à Mr Leschelle Joseph, appartenant à Mr Périgny; b 1755;
; "

b 1737; s 1754, à l'Hôpital-Général, M. s 1755, à l'Hôpital-Général, M.

Marie-Anne, appartenant à Mr Senneville Joseph, appartenant à Mr Simon Réaume
;;

b 1732; s 1754, à l'Hôpital-Général, M. b 1730; s 1755, à l'Hôpital-Général, M.

Marie, appartenant à M. Felta ; b 1748; s 1754, Marie, appartenant à Mr Ducharme; b 1730;

à l'Hôpital-Général, M. s 1755, à l'Hôpital-Général, M.

Marie, appartenant à Dlle Desrivières; b 1748; Marie, appartenant ù M. Lacoste; b... s 1755, à
s 1755, à l'Hôpital-Général, M. l'Hôpital-Général, M.

Chahlotte, appartenant à Mr Jean Vien Marguerite, appartenant à M. Laplante; b 1720;
;

b 1742; s 1782, à l'Hôpital-Général, M. s 1755, à l'Hôpital-Gen rai, M.

Marie, appartenant à M. A. Adhémar; b 1763: Marie, appartenant à Dame Linctot; b 1710;

s 1781, à l'IIùpital-Genéral, M. s 1755, à l'Hôpital-General, M.

Joseph, appartenant à Dme Cuillerier; b 1680; Joseph, appartenant à Mr De la Vérandrie :

s 1755, ù l'Hôpital-Général, M. b 1736, s 1755, à l'Hôpital-Général, M.

Joseph, appartenant à Mr De Baune b 1737; Marie, appartenant à Mr De la Vérandrie;
;

s 1755, à l'Hôpital-Général, M. b 1736 ; s 1756, ù l'Hôpital-Général, M.