Page 617 - Dictionnaire Généalogique des Familles Canadiennes - Volume IV
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ILLÉGITIMES.
Les tableaux qui vont suivre sont le résultat des recherches fiiitos dans les registres de l'Etal
des personnes pour la province calliolique de Québec.
Le premier tableau donne, par décades, de 1701 à 1770 inclusivement, le chiffre total des
naissances légitimas comparé au cliiffre des naissances illégitimes de la province, avec le rapport,
par 1,000, de ces naissances illégitimes.
Le second tableau donne, par décades, de 1771 à 1870 inclusivement, le chiffre total des
naissances légitimes comparé au chiffre des naissances illégitimes de la province catholique de
Québec, avec le rapport, par 1,000, des naissances illégitimes.
Avant de faire connaître le nombre de ces naissances illégitimes, nous croyons utile d'attirer
l'attention des lecteurs sur les remarques suivantes :
Quelques-uns trouveront peut-être singulier que nous entrions dans ce détail. Si nous l'avions
passé sous silence, on aurait pu nous accuser soit de vouloir donner à notre j)atrie un certilicat
de vertu qu'on ne trouve nulle part, soit d'avoir négligé un élément important dans les éludes
de statistique et de moralité publique. Nous pouvons même dire que les chiffres sont la meilleure
reuve que les Canadiens ont su conserver les vertus de leurs ancêtres, en dépit de toutes les
occasions données au vice, par l'augmentation de la population et du bien-être; en dépit des
nombreux voyages dans les pays d'en haut et de la présence des soldats sur différents points du
pays qu'il fallait attaquer ou défendre. Disons aussi que la marine d'outremer, en se développant,
devait contribuer pour une large part à la démoralisation.
Après tout, cependant, le nombre total des naissances irrégulières n'est jias très élevé. Nous
disons " naissances", mais il s'agit en réalité de " baptêmes", puisqu'un certain nombre de ces
enfants sont nés hors du pays, que d'autres appartiennent à des mères sauvages. Quelquefois, ils
ont été légitimés par un mariage subséquent. Enlin, un très petit nombre de ces pauvres enfants,
un dixième environ, a pu vivre assez longtemps pour entrer dans la société et y faire souche, et
les autres, c'est-à-dire les neuf dixièmes, sont morts en bas âge.
Au terrible fléau qui les décime habituellement, venaient s'ajouter la privation des soins les
plus nécessaires au moment de la naissance, l'absence d'asiles pour les recevoir et les élever.
Alais, fait digne de remarque, l'infanticide était presqu'inouï à cette époque, tant le sentiment
chrétien avait d'empire sur les esprits que le vice n'avait jias complètement égarés.
Aujourd'hui, la province compte dans chaque ville un certain nombre d'asiles de maternité
qui offrent les moyens de donner aux petits êtres innocents les meilleurs soins possibles.
TaBI-HAU des naissances totales, légitimes et illégitimes, de la province catholique de QUÉBEC,
PAU DÉCADES, DEPUIS 1701 jusqu'a 1770 inclusivement.
Années.
