Page 39 - Notes sur les registres de Notre-Dame de Québec
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conserver plus sûrement leur religion. Je crains
d'autant moins d'être contredit sur cet article, que j'ai
vécu avec quelques-uns de ces premier colons, tous
gens encore plus respectables par leur probité, leur
candeur et la piété solide dont ils faisoient profession,
que par leurs cheveux blancs, et le souvenir des
services qu'ils avoient rendus à la colonie."
Plusieurs autres écrivains se sont joints aux pre-
miers missionnaires, pour rendre témoignage à la
belle réputation dont jouissaient nos pères du Canada.
" La Nouvelle-France " dit l'auteur de la vie
XVsecrète de Louis (vol. IJI, p. 53), "dut sa vigueur
à ses premiers colons leurs familles se multiplièrent
;
et formèrent un peuple sain, fort, plein d'honneur et
attaché aux bons principes."
Les Anglais eux-mêmes n'ont pu refuser leurs
louanges à la population qui était dans le pays, lors-
qu'ils s'en emparèrenti Dans un rapport adressé au
gouvernement britanaique en 1762, par le général
Murray, on trouve cet aveu remarquable. " Les
habitants des campagnes forment une race forte,
vigoureuse, tempérante, simple dans ses habits et
vertueuse dans ses mœurs." A l'appui des témoi-
gnages rendus à la pureté des mœurs de nos ancêtres,
nous citerons une autorité qui ne peut être soupçonnée
de flatterie : ce sont les registres mêmes, où furent
inscrits presque tous les baptêmes qui se firent dans
le gouvernement de Québec, jusque vers l'année
1672. Sur six cent soixante-quatorze enfants qui
furent baptisés, depuis l'an 1621 inclusivement,
jusqu'à l'année 1661 exclusivement, on ne compte
qu'un seul enfant illégitime. Il faut remarquer
que, pendant une grande partie de cette période,