Page 35 - Notes sur les registres de Notre-Dame de Québec
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Pijart passant de N. D. des Anges à Kébek dedans
un canot courut risque de sa vie. Deux de nos
hommes qui le passoient furent noies par le renverse-

ment du canot. L'un nommé Pierre Vacho, du Fais

de Caud, l'autre Jean Ameline de Rouen, on l'appeloit

communément Rouget. Quelque diligence qu'on

sceust faire, on ne put retrouver les corps, les marées
basses estant si rapides que le courant de Peau ne
soufïrist jamais la sonde. Ainsy sont-ils demeurés
sans sépulture. Rouget fut retrouvé et enterré à N.
D. des Anges le jour de la Pentecoste, Pierre Vacho
la 3e férié un mois après leur noiement."

   Une des premières pensées de Champlain, après

son retour^ fut l'établissement d'un fort plus avancé
dans le pays, qui pût servir d'avant-poste contre les
incursions des Iroquois, et de point de réunion pour

les alliés des français dans le haut du ileuve. Dans
ce dessein, il fixa son choix sur un plateau élevé, au
confluent du Saint-Maurice et du Saint-Laurent. La
première de ces rivières offrait une voie par laquelle
les sauvages du nord pouvaient facilement se rendre
au grand fleuve ; elle donnait de plus aux mission-
naires les moyens de pénétrer dans l'intérieur des
terres, du côté de la baie d'Hudson. Dans ce lieu,
ils se trouvaient plus rapprochés du pays des Hurons,

qui devait être le principal théâtre de leurs travaux

apostoliques. La traite des pelleteries pouvait aussi
s'y faire avec plus d'avantage ; et par l'érection du

fort des Trois-Rivières, le centre de la colonie était
protégé contre une attaque subite des Iroquois.

   En tête du premier registre des Trois-Rivières, on

trouve la note suivante, qui précise l'année de la fon-
dation de cette ville.

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