Page 66 - Notes historiques sur la banlieue de Québec. Le Quartier Belvédère. La paroisse de Notre-Dame-du-Chemin
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,j
UNE FOURCHETTE HISTORIQUE
Il
On' a remis récemment à M. E.-Z.
f
l
Massicotte, archiviste du district'
de Montréal, une ancienne four-
chette en argent massif et portant
au revers de hi. palette terminale
des armoiries dont on cherchait à
Bavoir à quelles familles il fallait
les attribuer.
Grâce à la collection de sceaux
armoriés que M. Massicotte a réu-
nie et aussi à celle que M. Fauteux
est à former à la bibliothèque
Saint-Sulpice, la tâche a été facile
et l'on connaît maintenant que les
armoiries de la riche fouchette
sont celles du fameux Varin de la
Mare, acolyte de l'intendant Bigot
et de sa femme, demoiselle Liénard DESSIN AGRANDI DES ARMOIRIES
de Beaujeu. Disons un mot sur ces
qui sont gravées sur la palette do la
' -.;>:«^wç!j!w««-'»W*' v^•'vimfK^iifxrvxccf^ , fourchette. L'écu de gauche contient
les armes du sieur Varin de la Mare
et celui de droite ies armes des Léo-
nard de Beaujeu.
personnages qui tiennent à notre
histoire.
Jean-Victor Varin de la Mare, fils
de Jean Varin de la Sablonnière,
ancien capitaine d'infanterie de
Jacques II, d'Angleterre, était ori-
ginaire du Poitou. Nommé mem-
bre du Conseil supérieur de Qué-
bec, au mois de février 17 33, il
épousait à Québec, le 19 octobre
-m suivant, Charlotte Liénard de
Beaujeu. Elle était fille de Louis-
L. de Beaujeu, chevalier de Saint-
Louis, major des troupes et de De-
nise-Thérèse Migeon de Braussat.
De ce mariage naquirent huit
enfants, dont sept furent baptisés
à Québec, et le dernier à Montréal.
En 1749, M. Varin de la Mare
abandonnait sa charge de Conseil-
ler à Québec pour venir occuper le,
poste plus lucratif de commissaire-
ordonnateur et de subdélégué de]
l'intendant à Montréal. A tort ou à
raison il fut accusé d'exploitation'
et dut retourner en France en |
1757. :
"Banni de France à, perpétuité
en 1763, pour ses prétendues |
mal-»
versations au Canada, il obtint en
1780, de finir ses jours à Males-
herbes où sa famille s'était fixée."
D'après les inventaires de diver-
ses dates, relevés par M. Massicot-'
te, l^sage des fourchettes n'était
pas commun en la Nouvelle-Fran-
ce. Et parmi les biens mobiliers
de nos aïeux, les fourchettes ne se
trouvent que dans les familles de;
gentilhommes ou de bourgeois. Le\
lait est qu'on ne s'en servait le/
*ft^.v*^j»00O0orf'ivX A>i^ plus souvent que pour les salades.;
et les fruits. L'instrument dont!
I
FOURCHETTE A DEUX DENTS, en I "Ous dounons ici la photographie
argent massif, pesanteur: 4 onces; semble par sa forme dater de 1750.
i
éessrt^aaccttuuHeil,l?e,mve,n?tnr!e«n ?lIa 5 lignes. Elle C'est vers cette époque que la four-
la famille De.scheneaux possess on de ; u ii. un manchi.e courb». e
de LaRue, de K"^^*^® acqui«ert^
Neuville, près Québec. ' [et une palette large.