Page 19 - Notes sur les registres de Notre-Dame de Québec
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fixer dans îe pays. Il suffisait à ces associations de
marchands d'avoir des interprètes, des commis et quel-
ques ouvriers, dépendants entièrement des secours qui
venaient de l'Europe. Cliamplain avait beau essayer
de faire comprendre l'importance de peupler le pays
et de le cultiver, pour qu'il pût fournir aux besoins de
ses habitants, l'intérêt passager des traiteurs privilé-
giés les empêchait de s'occupera jeter les fondements
d'une colonie durable.

   Outre les familles dont noas avons parlé, deux ou
trois autres avaient été placées à Québec ; mais elles
furent bientôt renvoyées en France, à cause de leur
paresse ou de leur peu d'aptitude aux fravaux néces-
saires dans un établissement nouveau. L'arrivée des
Jésuites produisit quelques bons résultats : ces Pères
venaient dans l'intention de se fixer permanemment
en Canada, pour y travailler au salut des indigènes,
et pour ouvrir une nouvelle patrie à la population sur-
abondante de la France. Logés, pendant quelque
temps après leur arrivée, chez les Ilécollets, dont le
monastère occupait le site actuel de PHôpital-Général,
ils allèrent ensuite prendre possession de leur maison,
près de l'embouchure de la rivière Lairet. Ils se
mirent de suite à faire défricher, et à préparer la terre
pour l'ensemencer dans l'année suivante. Aussi
purent-ils bientôt secourir les employés de la com-
pagnie du produit de leurs récoltes.

    Hébert et Couillard avaient aussi travaillé vigou-
reusement à défricher leurs terres, et à abattre la forêt
qui couvrait l'emplacement d'une partie de la Haute-

Ville. En conséquence, dans les années 1628 et '29,

leurs familles avaient du grain pour suffire à leurs
besoins, tandis que la famine s'appesantissait sur les
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