Page 20 - Notes sur les registres de Notre-Dame de Québec
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autres colons. En 1628, ils avaîfent pour la première
fois commencé à labourer avec des bœufs, sur leurs

terres.

   Négligée de ceux qui la devaient protéger, et
éprouvée par la famine, la petite colonie était mena-
cée d'un plus grand malheur.

   En 1628, quelques vaisseaux anglais brûlèrent l'é-
tablissement du Cap-Tourmente, qu'avait commencé

Champlain pour y élever des bestiaux. L'année sui-
vante ils revinrent, avant que les secours fussent arrivés
de France. Les provisions manquaient depuis bien
longtemps ; l'on n'avait presque plus d'espérance d'en
recevoir, et l'Ôn voyait avec crainte l'automne s'ap-
procher, lorsqu'au mois de juillet 1629 trois vaisseaux,
portant le pavillon anglais, furent aperçus dans la rade
de Québec. Ils étaient commandés par Louis et
Thomas Kertk, huguenots, natifs de Dieppe, entrés
au service de la Grande-Bretagne. Champlain dut
céder devant la famine qui l'attaquait au dedans, et
les forces supérieures qui le menaçaient au dehors.
Le fort Saint-Louis bâti en 1624, à l'endroit où sont
l'ancien château et la teiTasse Durham, fut remis aux
mains des anglais, le 29 juillet 1629, et l'acte de ca-
pitulation fut ratifié le 19 août à Tadoussac, par
l'amiral David Kertk. Champlain Adt ainsi passer
 aux ennemis de sa patrie le fruit de plus de vingt
 ans de travaux, de fatigues, et de sollicitudes. Il re-
tourna en France avec un petit nombre de ses hommes,
 laissant les autres colons à Québec, sous le gouverne-
 ment de Louis Kertk. La colonie française ainsi aban-
 donnée ne renfermait que les trois familles déjà men-
 tionnées, et quelques-uns des anciens employés de

 la compagnie. On ne comptait que cinq femmes fran-
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