Page 45 - Notes sur les registres de Notre-Dame de Québec
P. 45
45
veuve d'Antoine Boudier sieur de Beauregard,
lorsqu'elle épousa M. François de Chavigny, sieur
de Berchereau. Ce dernier, de Créancée en Cham-
pagne, avait obtenu des terres à Sillery, et occupait
un rang élevé dans la colonie. En quelques oc-
casions, il fut chargé de remplacer le gouver-
neur, lorsque celui-ci s'absentait de Québec. Forcé
de repasser en France pour sa santé, ( havigny
y mourut vers 1651 ; sa veuve, Eléonore de Grand-
maison, réclama ses terres, qui devaient être confis-
quées, parce que les conditions imposées par la
compagnie de la Nouvelle-France n'avaient pas été
remplies elle les obtint en 1652 de M. de Lauson,
;
alors gouverneur. Depuis quelques années elle
s'était retirée avec sa famille à l'île d'Orléans. On
lit dans les relations des Jésuites que lorsqu'une
partie des Hurons, chassés de leur pays par les
Iroquois, descendirent à Québec, en 1650, sons la
conduite du P. Ragueneau, ils furent placés dans
l'île d'Orléans, sur les terres de dame Eléonore de
Grandmaison et qu'ils y furent suivis en 1651 par
;
quelques-uns de leur nation, qui dès l'année 1649
avaient trouvé un asile sur la terre des Jésuites à
Beaupoit. Comme Madame de Chavigny possédait
un fief vers le haut de Pile d'Orléans, ce fut là que
furent placés les fugitifs. On trouve encore sur
ce fief un lieu appelé f^atise du fort ; nom donné
sans doute en mémoire du fort en pieux, semblable à
celui de l'île Saint-Joseph, qui fut érigé pour protéger
leurs cabanes d'écorce, la modeste habitation des
missionnaires et la maison de prières.
Les Hurons demeurèrent en ce lieu jusqu'en 1659
;
mais continuant d'être harcelés par les Iioquois, qui