Page 74 - Notes sur les registres de Notre-Dame de Québec
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tations situées dans l'étendue du pays qui forme les
paroisses de Sainte-Anne et de Saint-Joachim.
Suivant une note de feu M. Bedard, supérieur du
séminaire de Québec, le nom de Château-Richer
aurait été donné à ce lieu, parce qu'un sauvage ou un
français à demi-sauvage, appelé Richer, aurait établi
sa demeure dans le tronc d'un gi'os arbre, placé sur
le cap où est située l'église de ce lieu, et se serait plu
à nommer cette singulière habitation, son Château.
Cette explication de l'origine du nom de Château-
Richer a encore cours dans les paroisses de la côte
Beaupré.
Il est parfois difficile de rendre compte de l'origine
des noms donnés à certaines localités car souvent
;
le caprice, l'inadvertance, les circonstances, changent
ces noms de manière qu'on ne peut plus les recon-
naître. En veut-on une preuve toute vivante 1 on la
trouvera aux portes de Québec.
Un village commença, il y a quelques années, à se
former sur une terre appartenant à M. Shepherd,
près de la résidence actuelle des gouverneurs. On
lui donna le nom de Shepherd-ville, traduit en français
par Bergerville. Mais Bergerville a été saisi par les
anglais ; ils en font Beggar ville, que les Canadiens
ont déjà rendu en français, par Village des quêteurs ;
or c'est là une insigne calomnie, qu'on aura peine à
expliquer dans un siècle.
Le poste de Sillery renfermait pendant l'hiver de
46-47 une population sauvage d'environ deux cents
âmes. Deux chemins conduisaient de Québec à ce
lieu : celui du Cap-Rouge et un autre qui suivait la
grève. Deux moulins à farine étaient érigés dans les
environs l'un, sur le ruisseau Saint-Denis, qui
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