Page 84 - Notes sur les registres de Notre-Dame de Québec
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étemelles, le trouva plus occupé des souffrances de
son divin Sauveur que des siennes propres. .. .On
coupa encore un doigt à Cousture, et il n'en aurait pas
été quitte pour cela, si un habitant de ce village ne
Peut enlevé à ses bourreaux et ne l'eût conduit dans sa
cabane, où il ne voulut plus permettre qu'on lui fit
aucun mal . . . .{CharlevoiXj Hist. du Canada.)

   " Au commencement de juillet 1645, on vit pa-

roitre auprès du fort de Richelieu (Sorel), trois iro-
quois et un françois vêtu en sauvage, qu'on reconnut

aussitôt être le sieur Cousture, qui avoit été pris avec
le R. P. Jogues, et que les Iroquois tenoient parmi

eux en estime et réputation, comme un des premiers

de leur nation. Aussi tranchoit-il parmi eux du
capitaine, s'étant acquis ce crédit par sa prudence et

par sa sagesse ; tant la vertu est aimable même

parmi les barbares. (Lettres Hist. de lu M. Marie de

V Incarnation).
    Cousture fut renvoyé aux Trois-Rivièrcs par les

Iroquois, avec quelques-uns de leurs chefs, pour traiter

de la paix. Dans une grande assemblée, tenue au
milieu de la cour du fort, M. de Montmagny donna
 audience aux ambassadeurs. Le principal orateur
 iroquois remercia le gouverneur d'avoir rendu un des
 leurs, qui avait été fait prisonnier, mais il lui repro-
 cha de l'avoir renvoyé seul et sans protection. Puis
 attachant un collier de porcelaine au bras de Cousture,

 il continua sa harangue.

    " C'est ce collier qui vous amène ce prisonnier.

 Je ne lui ai pas voulu dire lorsque nous étions encore

 en notre pays : Vas-t-en, mon neveu, prends un canot
 et retourne à Québec. Mon esprit n'aurait pas été en
 repos. En vérité je n'aurais point eu d'esprit si
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