Page 10 - Dictionnaire Généalogique des Familles Canadiennes - Volume II
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      On comprend assez qu'une famille, qui a joué un rôle important dans

l'histoire, ait sa généalogie et puisse remonter de génération en génération

plusieurs siècles en arrière, pour établir son origine et se greffer à un
chef de famille illustre ; mais qu'un peuple de 2,000,000 d'hommes ait sa
généalogie complète de deux siècles, que 400,000 familles françaises,
habitant aujourd'hui le Canada et les Etats-Unis, puissent remonter
jusqu'à l'origine de la Nouvelle-France et retrouver non-seulement le nom
du premier colon, qui a fait souche pour chacune d'elle, mais encore la

province, le diocèse, la paroisse de France, d'où il tire son origine, cela
paraît impossible, incroyable, et cependant cela existe, cela est consigné
dans le Dictionnaire généalogique.

      Aussi lorsque les volumes de la seconde période du Dictionnaire auront
été mis en circulation, c'est-à-dire dans douze ou quinze mois, le plus
humble des 2,000,000 de descendants des premiers colons de la Nouvelle-
France aura son histoire généalogique complète. Il aura sous les yeux

toute la lignée de ses ancêtres jusqu'au premier, et pourra retrouver tous
ses parents en ligne directe ou collatérale, ascendante ou descendante.

        N'est-ce pas merveilleux ?

        N'est-ce pas aussi très utile ?

      En effet le Dictionnaire généalogique servira :

      1*^ A Vhistoire : en lui donnant les moyens de débrouiller une foule

de points obscurs surtout sur les origines de la colonie. Le plus ancien
document civil, que possèdent nos archives provinciales sur les origines
des familles canadiennes, ne remonte qu'à l'année 1666. C'est le premier
recensement nominal de la colonie ; et ce document, si intéressant à bien
des titres, renferme cependant des erreurs et des lacunes que les registres
ecclésiastiques du temps peuvent seuls constater et corriger.

       De plus ces registres constatent l'existence des familles quarante-cinq
années plus tôt, c'est-à-dire, en 1621, époque de leur ouverture à Québec,
et font connaître le pays originaire de chaque colon, sa famille sur l'ancien
continent, son nom patronymique, le surnom qu'il adopte dans sa nouvelle

patrie, les variations de ses noms, puis retracent les lignées directes et

collatérales, avec les dates authentiques des trois points du pi as haut
intérêt dans la vie de chaque individu : sa naissance, son mariage et sa mort.

       2® il fEglii^e: en éclaircissant toutes les questions de parenté qui
 constituent des empêchements de mariage.

      S^ A VEtat : pour le règlement de certaines successions.
      i^ A la magistrature: car le Dictionnaire de't^ra être admis comme
preuve juridique et avoir, à leur défaut, la même autorité que les registres

 et les greffes qu'il coordonne et qu'il complète souvent.
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