Page 12 - Dictionnaire Généalogique des Familles Canadiennes - Volume II
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anglaise, se sont coudoyées si longtemps sur les champs de bataille et dans
le défrichement des terres, qu'elles se sont trouvées mêlées par des alliances
et par les accidents de la guerre. Il s'ensuit que des Français ont été faits
prisonniers et sont demeurés de l'autre côté des frontières d'autres sont
;
allés chez nos voisins de plein gré, et vice-versâ ; la population de la
Nouvelle-Angleterre s'est trouvée un peu déversée sur la Nouvelle-France.
L'histoire de la Nouvelle-Angleterre se trouve ainsi intimement liée à celle
des territoires français limitrophes.
En 1690, pendant la guerre entre la Nouvelle-France et la Nouvelle-
An'i-leterre, les Abénakis firent beaucoup de prisonniers, surtout parmi les
enfants, qui furent élevés dans la Nouvelle-France : les Gill, les Eaisenne,
les Dicker ; de même, des Français faits prisonniers par les Anglais furent
élevés et restèrent dans la Nouvelle-Angleterre.
On trouvera dans le Dictionnaire beaucoup de noms d'origine anglaise
ou irlandaise, tels que Willis, Ouellet ; Donalson, d'Alançon; Davis, d'Hévé ;
Sullivan, Silvain.
C'est ici le lieu de remarquer que, dès l'origine, l'Espagne, l'Italie et la
G-rande-Bretagne ont fourni à la Nouvelle- France quelques familles, qui se
sont fondues avec les familles françaises.
Aussi, nos intelligents voisins ont fait entrer dans l'histoire documen-
taire de l'Etat de New-York une quantité très considérable de documents
français qui ne déparent pas cette précieuse collection, mais lui donnent
une nouvelle valeur.
Le gouvernement des Etats-Unis et ceux des différents Etats de l'Union
ne manqueront donc pas d'apprécier à sa juste valeur le Dictionnaire
généalogique et de s'en procurer des exemplaires.
Les diverses sociétés historiques, fondées dans toutes les parties de
l'Union, sont préparées, par leur but et leurs études habituelles, à com-
prendre la grande portée historique de l'ouvrage et contribueront à le faire
connaître.
Le Dictionnaire généalogique intéresse la France au plus haut degré.
Ces deux millions de Français dispersés dans l'Amérique du Nord, ce sont
les descendants de ces hardis pionniers, de ces courageux colons qui, au
XVIIe et au XVIIIe siècle, émigrèrent en Amérique, oii ils accomplirent
des prodiges dignes des plus beaux jours de la France. C'est le résultat
du plus bel essai de colonisation que la France ait jamais tenté, résultat si
étonnant qu'après un siècle et quart de séparation de la mère-patrie et de
domination anglaise, les descendants des anciens colons sont restés opiniâ-
trement Français par le sang, par le cœur et par la langue. Ils ont conservé
les coutumes, les institutions et les lois de la mère-patrie. Tous les