Page 17 - Dictionnaire Généalogique des Familles Canadiennes - Volume II
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      Yoici un exemple. Xos amis de Québec savent qu'il y a auprès de leui* ville un
chemin qui a pris le nom du bois voisin, lequel s'est longtemps appelé Bois de Gamin,
ou mieux Bois de gamiiis. L'appellation semblait assez naturelle, parce que les
gamins des alentoui's y venaient quelquefois faire niche aux passants. Cependant
elle n'était pas exacte. On a découvert l'existence d'un M. Gomin, propriétaire
auti'efois de ce bois. C'est donc de lui que doit venir le susdit nom

                            Ma foi!

Qu'il vienne de Chaillot, d'Auteuil ou de Pontoise,

                 Cela ne me fait rien.

dira quelque lecteui*. D'accord, mais remarquez que M. Gomin n'est pas né ici, qu'il
ne paraît pas s'être marié du tout. Sous ce prétexte, si l'on n'avait pas cherché a
identifier son existence, si son nom était demeuré complètement inconnu, il aui-ait
fallu conserver à une campagne, si belle d'ailleurs, une appellation très injurieuse.

      Pour rendre son travail aussi complet que possible, M. Tanguay a étudié d'abord
les registres de toutes les paroisses de la province de Québec. Après Québec, il a
interrogé le Xouveau-Brunswick, la Nouvelle-Ecosse, les îles du golfe, Ontario, le

Détroit, et si je ne me ti'ompe, les établissements canadiens échelonnés sui* le

Mississipi. Il a donc fallu lii-e et analyser des milliers et des milliers d'actes.

       Les divers recensements, souvent très détaillés, faits par ordre du gouvernement
français, ont aussi fourni des renseignements précieux. Souvent ils ont fait connaître
des personnes qui ne figuraient point ailleurs. D'autres fois, ils ont permis d'iden-

tifier des individus qui paraissaient sous un nom nouveau. Les greffes des notaires

ont rendu plus d'un service, quand les deux premières sources faisaient défaut.
Viennent ensuite les Archives du dépôt de la Marine, à Paris, que M. l'abbé Tanguay
est allé consulter en 1867 ; les ouvrages sur le Canada, tels que Champlain, édition

de Laverdière, Charlevoix, Ferland, Paillon, etc., etc.

     On le voit, aucune soui-ce n'a été oubliée, et nous avions bien raison de dire plus

haut que cet ouvrage est colossal et unique en son genre.

Cependant qu'on ne s'y ti'ompe pas. Ce n'est pas une production littéraire,

destinée à charmer l'imagination, tout le monde le comprend. Mais quelques-uns

pourraient croire qu'il renfermera des détails biographiques, anecdotiques, etc., qu'ils

n'auront qu'à ouvrir le livre, pour y trouver la vie de leurs ancêtres. Ce serait une

Hgrande erreur. Le Dictionnaire est généalogique et non biographique.         donne la

lignée de chaque famille ; il renferme, si l'on veut, l'histoire de chaque famille: la

date et le lieu du mariage du père et de la mère ; la date et le lieu de la naissance de
chaque enfant, leurs noms ; la date et le lieu de leurs mariages ; la date et le lieu do

leur sépulture. Voilà les éléments de l'histoire de la famille : il n'y a plus qu'à les

compléter par les traditions, ou par des recherches maintenant plus faciles.

      Deux citations feront comprendre quel genre d'intérêt offre ce livi-e. Elles nous

permettront d'expliquer le plan adopté par l'auteui':
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