Page 11 - Dictionnaire généalogique des familles canadiennes depuis la fondation de la colonie jusqu'à nos jours Volume VII (ROB - ZIS)

EPILOGUE.

Il y a maintenant nn quart de siècle : sur la demande dn gouvernement cana-
dien (1/, et avec l'approbation de Mgr Baillargeon, évêque de Tloa, administrateur

de l'archidiocèse de Québec (2), je commençais le grand ouvrage qui a absorbé

depuis lors, mon temps et mon travail

En me dévouant à une œuvre si importante dont il n'y avait de modèle chez

aucun peuple, je voulais contribuer, dans la mesure de mes aptitudes, à la gloire de
mon pays et au service de la religion.

Ce genre de travail qui semble si aride à un très grand nombre de personnes, a
toujours eu des charmes pour moi. Je trouvais une véritable jouissance à recher-

cher, à connaître ce qui pouvait me rappeler l'existence des premiers colons cana-

diens, les liens de parenté qui unissent les familles actuelles à leurs ancêtres
;

j'aimais à me trouver en quelque sorte au milieu de ces pionniers de la civilisation

française dans l'Amérique du Nord.

Sans craindre le reproche qu'adressait à Samuel l'ombre de Saul : " Pourquoi

—viens-tu troubler ici mon repos " je me plaisais à interroger ces chers morts, afin de

transmettre à leurs descendants les souvenirs de leur héroïsme et de leur foi. J'avais
lu au livre du Deutéronome (32-7) un passage qui m'avait frappé : " Souviens-toi
des anciens jours, pense à chacune des générations, interroge tes ancêtres." Ces

paroles étaient depuis longtemps gravées dans ma mémoire, et c'est après y avoir
bien pensé que je crus devoir commencer une œuvre regardée comme impossible

par tant de personnes. '' Jja généalogie de toute une nation." Cette œuvre était heu-
reusement possible pour le peuple canadien. J'en ai donné ailleurs la raison, tout
en faisant connaître les nombreuses diflScultés que j'ai rencontrées.

Désormais le peuple canadien pourra retracer son arbre généalogique dans ses
multiples ramifications, depuis l'arrivée des premiers colons français jusquà nos

jours. Mon travail assure à la plupart de nos familles la connaissance, trop long-

temps ignorée, do leurs aïeux. Il assure de plus la conservation des documents qui
les ont fait revivre et qui sont si souvent menacés de destruction par une foule d'ac-
cidents. Enfin, ce n'est pas un médiocre avantage que de dire qu'il aflSrme l'authen-
ticité do notre race, et la pureté intègre do toute la filiation du peuple canadien
depuis plus de deux siècles.

(1) Lettre OfDcielle du département de l'Agriculture, voir pat-'c X,

(1) Letlr(3S de l'abbé Tanguay et de rovi>qiie de Tloti, voir page X.