Page 12 - Notes historiques sur la banlieue de Québec. Le Quartier Belvédère. La paroisse de Notre-Dame-du-Chemin
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LE FIEF SAINT-JEAN
Pour le but qu^e nous nous proposons, nous parlerons d'abord du
fief Saint-Jean. C'est à Jean Bourdon, maître arpenteur et ingénieur,
que la Compagnie de la Nouvelle- France concéda ce fief le 5 avril 1639.
"Il consistait en cinquante arpents de bois ou environ, mesure de Pa-
"ris, en roture, situés dans la banlieue de Québec, et compris dans les
"bornes et limites qui ensuivent, scavoir : du côté du sud-ouest, une
"ligne parallèle au chemin qui va de Québec au Cap-Rouge, esloignée
"du bord du dit chemin de douze toises, du costé du nord-ouest lecos-
"teau de Sainte-Geneviève, du costé du sud-ouest une ligne perpendi-
"culaire sur le chemin qui va de Québec au Cap- Rouge, tirée d'un lieu
"que nous avons fait marquer, du costé du nord-est les terres de Pierre
"de la Porte", (i).
La concession de Bourdon fut augmentée de toutes les terres qui
se trouveni entre le coteau Sainte-Geneviève et la rivière Saint-Charles
le 30 décembre 1653. Cette augmentation était une récompense ac-
cordée à Jean Bourdon pour avoir défriché une bonne partie
de son fief, "ce qui mettait Québec à couvert de l'irruption des Iro-
quois" dit l'acte signé par M. de Lauzon.
Le fief Saint-Jean fut mis ou érigé en fief par une ordonnance en
date du 19 mars 1661 ; il contenait alors 60 arpents.
Essayons maintenant à localiser ce fief, théâtre des premiers ef-
forts courageux des colons français qui jetèrent les fondements d'une
Nouvelle- France en Amérique.
En référant à la copie du plan authentique de 1834 du Départe-
ment des Terres de la Couronne, touchant le fief de Coulonges et re-
produit par l'abbé Scott dans son Histoire de Notre-Dame-de-Foy , on y
voit clairement indiquées, d'après les anciens titres, les terres de Bour-
don et de Borgia Levasseur, ce dernier comme représentant des héri-
tiers de Pierre Laporte. Nous ferons remarquer que LaPorte eut pour
successeur, après Levasseur, Noël Pinguet, et plus tard, Melchior Pon-
cet, comme il appert par un plan de l'arpenteur Louis Perreault, dres-
sé en 1790. On constate en même temps que la limite nord-est du fief
Saint-Jean est clairement indiquée comme étant la terre de Poncet, la-
'quelle était elle-même bornée au nord-est par le fief Saint-Joseph ap-
partenant aux Ursulines de Québec. Ces deux dernières terres furent
plus tard séparées par une route publique à laquelle on donna le nom
de "Route Bourdon". Comme le procès- verbal de cette route nous
aidera à ])réciser l'époque de l'ouverture du chemin du Belvédère,
[1] l'enure Seigneuriale page 351.