Page 18 - Notes historiques sur la banlieue de Québec. Le Quartier Belvédère. La paroisse de Notre-Dame-du-Chemin
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Jin temps jadis
—(SERVICE SPECIAL A LA "PEESSE">
QUEBEC 29. On sait les difficultés qu'éprou-
vent souvent les bateaux traversiers faisant le service
Québec-Lévis,
notamment pendant les tempêtes com-
ume
est
ceUe qui a passé sur le pays ces jours derniers,
vrai que et ces misères
ces difficultés ne sont nen
à comparer avec celles qu'éprouvaient voilà, disoi^,
de siècle, les hardis marins charges de
trois quai-ts
conduire d'une rive à l'autre les voyageurs et qui ont
précédé les solides bateaux qui font le service aujour-
d'hui.
A maintes reprises, apprenons-nous en consultant
les documents du temps, les pertes de vie nombreuses,
les accidents de toute nature, les pertes financières,
les ennuis qui assaillaient le commerce et l'industrie
par suite de ces difficultés de traverser le fleuve en
face de Québec pendant l'été, ont occupé l'attention
publique et les autorités. Pour y obvier on soumettait
toutes sortes de projets. Mais pendant plusieurs an-
nées, le projet le plus sérieux et que l'on étudia davan-
tage fut celui qui coiisistait en la formation d'un pont
de glace périodique en face de Québec.
Il y a même cent ans, exactement cette année, en
1832, en vertu d'un acte passé "sous le règne de Guil-
laume IV, chap. 49", la Législature du Bas-Canada ap-
propriait certaines sommes dans le but de constater
s'il y avait possibilité de former, chaque hiver, en face
de Québec, un pont de glace selon une méthode pro-
posée par un certf.in capitaine LeBreton. On accor-
dait une annuité de 700 chelins au soumissionnaire
du projet, s'il réussissait. Le capitaine LeBreton fut
entendu devant un comité spécial de la Chambre pré-
sidé par M. iVndrew Stuart, le 7 janvier 1832. Le plan
proposé fut approuvé en entier par Sir James Craig,
gouverneur du Canada.
Mais, malheureusement, le projet échoua lamenta-
blement. Il consistait à provoquer la formation d'un
Î>ont de glace à l'aide d'ancres et de câbles pour arrêter
es glaces, et de paille et de neige pour souder ensem-
ble les banquises.
Néanmoins, le projet fut, de nouveau, étudié, dix
ans plus tard, par le conseil de ville de Québec qui
nomma un comité è cette fin. Mais, cette fois-là, l'on
étudia l'idée de constniire en différents endroits des
deux rives du fleuve des jetées destinées à arrêter et
à bloquer les banquises.
Le projet en resta là et la question demeura pen-
dante jusqu'en 1845 alors que de nouveau elle fut sou-
—mise à la Législature. Le Bureau de la Trinité qui
—était comme la Commission du Havre de ce temps-là,
reçut instruction de préparer un rapport et, peu
après, le projet était désapprouvé par les capitaines
Boyer, Young et Allyne qui donnèrent de nombreuses
raisons pour rejeter comme irréalisable tout moyen
d'arrêter les glaces à leur passage devant Québec.
Enfin, une dernière fois, la question fut étudiée
en 1852 alors qu'une grande assemblée de citoyens de
Québec fut convoquée pour recevoir toutes les sugges-
tions à ce sujet. On fit une pétition à la Législature
la pressant d'adopter un projet quelconque pour régler
le problème.
Finalement l'on abandonna tout à fait le projet de
former un pont de glace périodique devant la ville et
l'on se mit tout simplement à prendre les moyens de
réaliser une idée lancée, au cours de l'assemblée publi-
que que nous venons de rappeler, par M. E. W. Sewell.
Et ce projet, c'était de construire des bateaux... Elle
se réalisa quelques années plus tard.
tL SAINTE-FOY.