Page 32 - Notes historiques sur la banlieue de Québec. Le Quartier Belvédère. La paroisse de Notre-Dame-du-Chemin
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signifie un lieu élevé où l'on jouit du bon air et d'une belle vue : "lo-
cus editus praeclare aspectu". Belvédère, mot d'origine italienne, si-

gnifie "plante belle à voir", et sa signification, dit le même dictionnai-

re, s'est étendue aux lieux d'aspect agréable, etc.
      Maintenant, quand la route du Belvédère fut-elle ouverte ? Nous

l'ignorons. Nous cro3'ons, toutefois, qu'elle a été tracée peu après la
concession du fief Saint-Jean, c'est-à-dire dès que les colons de Jean
Bourdon y furent rendus, probablement vers 1640. En effet, il fallait
bien un chemin à Jean Bourdon et à ses colons pour communiquer
avec la Grande- Allée, alors le seul chemin ouvert entre le Cap- Rouge

et (Québec.

       Dès 1637, il est fait mention du chemin Saint-Louis. Les anciens
documents, dit M. l'abbé Scott, dans son histoire de Notre-Dame- de-
Foy, la nomment "La grande ligne de Québec au Cap-Rouge, ou la
Grande- Allée". De plus, M. l'abbé Scott nous dit aussi que le chemin

Sainte-Foy ou Saint-Jean, ne fut ouvert que le 20 juin 1667. On peut

lire le procès- verbal de l'ouverture de ce chemin dans l'appendice du

livre de M.Scott, de même que dans les "Jugements du Conseil Sou-

 verain", volume I.

      Comme on le voit, les habitants du coteau Sainte- Geneviève étaient

obligés de se rendre en ville par la Grande- Allée, et pour y arriv^er,il de-
vait certainement y avoir un chemin à leur disposition. Or, nous n'en
voyons pas d'autre à cette époque que celui du Belvédère.

      Du reste, le procès- verbal de l'ouverture de la Route Bourdon par

le grand-voyer, Lanoullier dit Boiscler, et daté le 20 juillet 1731, in-

dique qu'il y avait non loin de cette route un chemin de communica-

tion. En effet, les témoins intéressés "déclarent qu'ils ont absolument

besoin d'un chemin qui traverse de la Grande- Allée au chemin Sainte-
 Foy". Et le Grand-Voyer fait remarquer que "l'ancien chemin est
impraticable par les mollières qui s'y rencontrent". C'est évidemment
 du chemin du Belvédère dont il est question ici, quoiqu'il ne soit pas

 désigné.

        Malgré nos recherches dans les Procès- verbaux des Grands Voyers
 avant la conquête du pays, et après, nous n'avons trouvé aucune men-
 tion du chemin du Belvédère. Les seuls renseignements officiels que
 nous avons pu rencontrer sont les suivants : Dans le Rapport des Tra-
 vaux publics de l'année 1867, il est dit que la route du Belvédère fut
 travaillée pour la dernière fois en 1853, qu'elle a 35 chaînes et que le
 coût total des travaux qui y ont été faits .sous l'Union est de $1,847 00

 A l'appendice 57 du même rapi^ort, il est dit qu'en vertu de l'acte 16.

 Vict. Ch. 235, du 14 juin 1853, le Belvédère avec les chemins dans le
 voisinage de Québec, ont été mis sous le contrôle de "Syndics de che-
 mins" et que ceux-ci doivent pourvoir à leur amélioration.
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