Page 31 - Notes historiques sur la banlieue de Québec. Le Quartier Belvédère. La paroisse de Notre-Dame-du-Chemin
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Ce qui fixerait à peu près le lieu de la résidence seigneuriale de Jean
Bjurdon et de la chapelle Saint-Jean, sur les lots 29 et 30 du cadastre,
à l'endroit où se trouve actuellement une ancienne résidence avec jar-
din d'hiver, aujourd'hui la propriété de M. Antonio Grenier, secrétai-
re du Département de l'Agriculture, et une autre résidence apparte-

nant à Madame Ross.

      Jean Bourdon avait eu bon goût en choisissant un site aussi agréa-
ble pour 5' fixer sa demeure. Et celle-ci devait être considérable,
puisque le recensement de 1667, cité par Benjamin Suite, dit qu'elle
était habitée par 17 personnes : Jean Bourdon, Anne Gasnier, sa fem-
me, M. Jean Lesueur, prêtre, le sieur d'Autray, et treize don.estiques
ou employés

       M. l'abbé Auguste Gosselin, dans l'ouvrage déjà cité, nous indi-
que assez clairement que cette partie du coteau Sainte-Geneviève, dé-
boisée et en culture était un endroit tellement enchanteur qu'il prit

bientôt le nom de "Belvédère". "L'habitation de Bourdon, dit-il,

cccupait une position élevée et superbe, justement appelée Belvédère,
et qui commandait la vallée de la rivière Saint-Charles. L'œil y dis-
tinguait parfaitement la colline de Beauport, etc."

      Et nous ajoutons que la beauté incomparable du plateau où s'éle-
vaient jadis le manoir seigneurial de Bourdon et la chapelle Saint-Jean

justifiait bien le nom qualificatif de Belvédère. Avec l'auteur de la

vie de Jean Bourdon, nous voyons là l'origine de ce nom. Il était tout
naturel, en effet, que la route qui y conduisait prit le liom de Belvédè-

re.

      Pour mieux se rendre compte de la justesse de cette appellation,
le lecteur n'a qu'à .se rendre sur cette partie du coteau Sainte- Gene-
viève, dominée aujourd'hui par le monument des Braves et située non
loin de l'endroit où devaient se dresser la chapelle Saint-Jean et le
manoir de Bourdon. De la terrasse magnifique que la Commission des
Champs de Batailles vient de con.struire. L'œil embrasse toute la vallée
de la rivière Saint-Charles, jusqu'aux Laurentides. La vue .se repo.se
sur les villages de Lorette, de Charlesbourg, de Giffard, de Beauport,
de Saint-Loiiis de Courville, etc., enfin, sur toute la côte de Beaupré.
Le coup d'œil est féerique, et l'air qu'on y respire e.st d'une grande pu-

reté.

      Du reste, la signification du mot Belvédère rend très plausible

son application à cette partie du coteau Sainte-Geneviève, théâtre des
premiers défrichements des colons français.

      Le Dictionnaiïe de Trévoux, édition de 1771, dit que Belvédère
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