Page 26 - Notes historiques sur la banlieue de Québec. Le Quartier Belvédère. La paroisse de Notre-Dame-du-Chemin
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Historique de rex=voto à Notre=Dame du Chemin
Un groupe de Canadiens laissaient le Canada le 2 juillet 1914 pour
le Congrès Eucharistique International de Lourdes ; leur programme
était de se rendre jusqu'à Rome. L'homme propose et Dieu dispose.
Au cours même du Congrès des bruits de guerre commencèrent à circu-
ler et c'est à peine si ces Pèlerins purent gagner la frontière italienne
avant la mobilisation de l'armée française. Aussitôt la conflagration
générale, causée par la guerre de l'Autriche et de l'Allemagne contre
la Russie, la France, l'Angleterre et la Serbie, éclate et change l'Euro-
pe en un vaste champ de tataille.
Au sein de cet indicible bouleversement, les Canadiens déjà à Rome
constatèrent vite que même l'Italie ne leur offrait guère de sécurité. La
question du retour au pa3\s s'agita, mais apparût en même temps
hérissée de difficulté sans nombre.
Dans cette perplexité, leur esprit de foi eût vite fait de trouver
une solution c'est à leur Bonne Mère du Ciel qu'ils étaient venus
;
honorer de si loin, qu'ils auront recours. Groupés autour du Drapeau
du Sacré-Cœur qu'ils avaient apporté du Canada et fait bénir à Lourdes,
ils promettent à la Ste-Vierge de lui offrir un Ex-voto si leur retour
s'effectue sans accident.
Plu-sieurs d'entre eux se rendirent le 9 août à l'Oratoire de Notre-
Dame du Chemin dans l'Eglise du Gésu et prosternés aux pieds de la
Madone Miraculeu.se, ils implorèrent l'heureux retour de tous les
Canadiens.
La Vierge clémente ne fût pas sourde à leurs prières au milieu
;
de bien des péripéties, le voj-age s'effectua sans aucun accident. Il y
eût des fatigues, des privations, des lenteurs sur les voies ferrées en
désarroi : lacomplexion délicate de plusieurs leur rendit ces contretemps
plus pénibles encore. Malgré cela, tous atteignaient Paris sains et saufs,
pouvaient contre toute attente s'embarquer sur le transatlantique à la
date fixée et emporter avec eux, même leur bagage. Sur le pont "du va-
peur" nos Pèlerins rentrant au pays ouvraient une liste de souscription,
qui immédiatement .se couvraient de noms.
Heureux de se retrouver tous en leur chère patrie, les Pèlerins
Canadiens n'oublient pas qu'ils doivent cette faveur signalée à leur
Bonne Mère du Ciel, à la Vierge du Chemin ; Ils .sont anxieux de lui
offrir le gage de reconnaissance promis sous forme d'un Ex-voto, placé
dans le sanctuaire de Notre-Dame du Chemin, à Québec. Cette expres-
sion de leur gratitude a été placée au-de.ssus du tableau du maître autel
comme on peut le constater dans la gravure au venso de ce feuillet. Elle
attestera à la fois, la bonté de la Vierge et la piété des Canadiens- Fran-
çais envers Elle.
Le 7 février 1915, Sa Grandeur Mgr P. E. Roy, Evêque Auxi-
liaire de Québec, en faisait la bénédiction solennelle au milieu d'un con-
cours immen.se de fidèles parmi lesquels, les Pèlerins nombreux, venus
de toutes les parties du Canada.