Page 12 - Notes sur les registres de Notre-Dame de Québec
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puis elle quitta Paris et l'ancienne France pour la

nouvelle, Pan 1620. Elle s'embarqua avec son mari

et traversa seize cents lieues de mer, avec toutes les

incommodités d'une longue et fâcheuse navigation."
   " Les sauvages à son arrivée la voulaient adorer,

comme une divinité, n'ayant jamais rien vu de si

beau. Ils admiraient son visage et ses habits, mais

pardessus tout un miroir qu'elle portait à son côté, ne

pouvant comprendre comment toutes choses étaient,

ce leur semblait, renfermées dans celte glace, et qu'ils

se trouvassent tous pendus à la ceinture de cette dame.

Elle ne fut pas longtemps sans entendre et parler

passablement la langue barbare des sauvages, et tout

aussitôt elle apprit à prier Dieu à leurs femmes et à

leurs petits enfants."

   " Enfin elle coula quatre années dans cette manière

de vie au plus beau de son âge, dans un lieu pire

qu'une prison et dans la privation d'une quantité de

choses nécessaires à la vie. En effet la disette des

vivres et d'autres fortes raisons obligèrent M. de

Champlain de repasser en France et d'y ramener sa

femme      "

" Monsieur de Champlain la quitta bientôt, et pendant

quatre ans d'absence sa femme vivait dans le monde
comme n'y étant point. Dans ce temps-là, elle prit

le dessein d'être religieuse Ursuline. Elle en écrivit à

son mari pour avoir son congé  Tout ce qu'elle

put obtenir de M. de Champlain. .fut de vivre en

continence le reste de ses jours."
   " L'an 1635, M. de Champlain mourut en Canada, et

et le R. P. Lalemant qui l'assista, en manda la triste
nouvelle à sa femme qui en ressentit une extrême

douleur."
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