Page 98 - Notes sur les registres de Notre-Dame de Québec
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Ces institutions, comme on le voit, renfermaient
le germe du gouvernement républicain adopté plus
tard, et semblaient propres à assurer la liberté des
habitants du pays et cependant les chambres, qui
;
reclamaient une plus grande part de liberté pour
Pétat colonial, écrasaient les minorités et tyranni-
saient la conscience des individus. Elles proscri-
vaient en 1646 et 1647 les Quakers et les Jésuites
;
elles s'appuyaient sur les saintes écritures pour
défendre en 1649 de porter les cheveux longs elles
;
prohibaient en 1651 l'usage de la soie, des dentelles,
des boutons d'or et d'argent ; en 1648, elles faisaient
infliger la peine de mort à une pauvre femme,
Margaret Jones, accusée d'être sorcière. Cette pre-
mière victime immolée à la superstition fut suivie
d'un si grand nombre d'autres, que tous les ordres
de l'état furent effrayés, et demandèrent qu'on mit un
terme à ces meurtres commis au nom du Dieu des
miséricordes.
Favorisées d'un beau climat, possédant des ports
ouverts aux vaisseaux dans toutes les saisons de
l'année, habitées par un peuple industrieux, persé-
vérant, sans cesse préoccupé de ses intérêts matériels,
les colonies anglaises se sont développées avec une
telle rapidité, qu'après 150 ans d'existence elles ont
pu secouer le joug de la mère-patrie, et se présenter
au monde comme une nation indépendante. La
langue, les coutumes, les institutions de la race
anglaise, modifiées par les circonstances, se sont
emparées d'une grande partie de l'Amérique du
Nord, et y conserveront toujours la prépondérance.
Le temps seul fera connaître si les formes républi-
caines pourront s'y maintenir, lorsque la population