Page 95 - Notes sur les registres de Notre-Dame de Québec
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m'ont dit : je ne vois goutte en toutes mes affaires,
et néanmoins nonobstant mon aveuglement, elles se

font sans que je puisse dire comment. Cela s'entend

du pays en général et de l'état des familles en parti-

—culier. Lettres Spirituelles.)

   Elle renouvelle ces observations dans une autre

lettre. " Mais la façon avec laquelle Dieu gouverne

ce pays est toute contraire. On ne voit goutte, on

marche à tâtons ; et quoiqu'on consulte des personnes

très-éclairées et d'un très-bon conseil, pour l'ordinaire

les choses n'arrivent point comme on les avoit

prévues et consultées. Cependant on roule, et lors-

qu'on pense être au fond d'un précipice, on se trouve

debout     Lorsqu'on entend dire que quelque

m.aiheur est arrivé de la part des îroquois, chacun

s'en veut aller en France ; et au même temps on se

marie, on bâtit, le pays se multiplie, les terres se

défrichent et tout le monde pense à s'établir."

Avant de terminer, l'on aimera à jeter les yeux sur

les établissements de la Nouvelle- Angleterre, qui
croissaient à côté de la colonie française. Le P.
Druillètes nous les montre tels qu'ils étaient en 1650

et 1651, dans un rapport sur le résultat de ses négo-

ciations.

   "Je suis arrivé icy dès le 8 décembre, jour de la

Conception ; ce n'a pas esté sans une forte provi-

dence. La barque de mon guide et de mon gouver-
neur, qui est le commis de Kenebaki nommé Jean

Winslow, a esté surprise des glaces, et ensuite nous

avons esté contraints de faire cent lieues, à ce qu'ils

disent, partie par terre, partie par eau. Le 9e  je

fus conduit par mon introducteur et le major général

d'ycy, M. Quebin (Gibbon), grand amy de M. de La
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