Page 94 - Notes sur les registres de Notre-Dame de Québec
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—encore quelque temps." (Le/, du IQ octobre 1646.)
Elle revient sur ce sujet en 1649. " Xous n'avons
point encore d'évêque Cependant le R. Père
supérieur de la mission fait ici toutes les fonctions
ecclésiastiques, comme les mariages, les baptêmes
et autres semblables. ..Ou nous a dit qu'à Rome
on a voulu charger l'évêque de la Rochelle de cette
église naissante, mais qu'il ne l'a pas voulu accepter
de crainte de la visite."
L'archevêque de Rouen, dont les anciens diocé-
sains formaient une partie notable de la population
française en Canada, était regardé comme ayant
juridiction épiscopale sur ce pays. Le supérieur des
Jésuites à Québec avait été nommé son grand-vicaire,
plusieurs années avant l'arrivée de l'évêque de Pétrée.
Malgré les malheurs qui assaillaient la colonie et
qui semblaient chaque année devoir l'anéantir. Dieu
avait implanté dans son sein un principe de vie d'une
telle énergie, que les plus furieuses tempêtes ne ser-
vaient qu'à l'affermir davantage sur le sol. L'ac-
tion merveilleuse de la providence pour la conservation
du pays se manifestait d'une manière si évidente,
qu'il était impossible pour les colons de la mécon-
naître, lors même qu'ils ne la pouvaient expliquer.
C'est ce qu'atteste hautement la Mère de l'Incarnation
dans plusieurs de ses lettres.
" Dans ce pays," écrit-elle, " et dans l'air de cette
nouvelle église on voit régner un esprit qui ne dit rien
qu'obscurité. Tous les événements qui nous arrivent
sont des secrets cachés dans la divine providence,
laquelle se piait d'y aveugler tout le monde, de
quelque condition et qualité qu'il soit. J'ai vu et
consulté là-dessus plusieurs personnes, qui toutes