Page 13 - 1689-1760 Registre journalier des malades de l'Hotel-Dieu de Québec
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REGISTRE JOURNALIER DES MALADES DE L’HÔTEL-DIEU DE QUÉBEC 1689-1760
Les Hospitalières, leurs compagnes, les portières et les suppléantes, sont aidées par deux sœurs
qui viennent chaque semaine à l'hôpital pour laver les patients, préparer leurs tables, servir les
repas. Ces deux religieuses sont ainsi tenues de « soulager les Hospitalières; particulièrement en
l'assistant auprès des agonisants »17.
L'Hospitalière doit aussi accompagner le médecin lors de sa visite quotidienne et elle s'informe de
l'état des convalescents. Il leur est par ailleurs interdit de s'asseoir sur les lits, de paraître lâches ou
abattues. Au contraire, on doit lire « en leur visage la joye & le plaisir qu'elles ont de servir Jesus-
Christ en ses pauvres »18.
L'apothicairerie occupe une place vitale à l'Hôtel-Dieu de Québec. Les responsabilités incombant à
la religieuse faisant office de pharmacienne sont grandes. C'est elle qui est responsable de
l'apothicairerie, de son fonctionnement comme de son approvisionnement et procède à la
confection de médicaments. A l'Hôtel-Dieu de Québec, le personnel de l'apothicairerie est en
partie laïc. Des garçons apothicaires secondent l'apothicairesse.
Dans leur tâche quotidienne, les Hospitalières sont assistées d'un personnel laïc. Le médecin et le
chirurgien du roi, les aides-chirurgiens, les infirmiers, les serviteurs, les servantes et les
domestiques se partagent le travail et assurent le bon fonctionnement de l'institution.
Au cours des premières décennies de la fondation de l'hôpital, le personnel de soutien laïc
demeure peu nombreux: entre 1671 et 1675 par exemple, on ne recense que quatre domestiques.
Dès le 17e siècle, au moins un infirmier dessert l'hôpital. Le personnel augmente sensiblement à
compter du siècle suivant. En 1732, si l'on exclut l'apothicaire, onze personnes sont au service de
l'hôpital, soit six domestiques, trois jardiniers, un infirmier et une servante19. Elles sont placées
sous l'autorité et la surveillance de la supérieure.
Le personnel médical laïc occupe une place particulière dans l'hôpital. Le médecin, le chirurgien et
les aides-chirurgiens de l'Hôtel-Dieu de Québec sont généralement nommés et payés par l'Etat.
Robert Giffard serait le premier médecin de l'Hôtel-Dieu de Québec. Il y exercerait sa profession
d'une manière ponctuelle entre 1634 et 1668. Bien que se présentant dès 1648 comme médecin
ordinaire de Sa Majesté, il n'aurait pas de diplôme de docteur en médecine et serait plutôt un
chirurgien de formation. Si l'on exclut le court passage de Jean Bonamour (1669-1672) aux activités
peu connues, ce n'est qu'en 1697 qu'un véritable médecin s'installe dans la colonie. A cette date,
Michel Sarrazin revient au Canada avec le titre de docteur en médecine. A son retour, il dispense
gratuitement ses soins à l'Hôtel-Dieu de Québec. Le 23 avril 1700, il obtient un brevet de médecin
des hôpitaux de la Nouvelle-France « pour visiter les malades des hôpitaux de la Nouvelle-France,
et leur ordonner des remèdes convenables »20. Le médecin du roi devient, dans les faits, le
médecin attitré de l'Hôtel-Dieu21.
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