Page 16 - 1689-1760 Registre journalier des malades de l'Hotel-Dieu de Québec

REGISTRE JOURNALIER DES MALADES DE L’HÔTEL-DIEU DE QUÉBEC 1689-1760

Les malades

Des règles strictes régissent l'admission des malades. Ils ne sont reçus à l'hôpital que sur l'avis du
médecin résident (ou en son absence celui d'un collègue) et d'une administratrice. De plus, les
malades ne sont pas tous admis d'emblée à l'hôpital. La Constitution de 1631 précise que:

... l'Hospitalière ne recevra aucun malade sans le sceu, & le consentement de la Mere; & qu'elle le face
visiter par le Medecin, ou par le Chirurgien, s'il y a quelque apparence de douter, qu'il ait quelque mal
dangereux; tel escrouelles, le mal qu'on nomme de S. Main, la lepre, & tout autre qui se gagne par
communication, ou quelque frenesie naturelle; car en tel cas, il ne faut point recevoir26.

La Constitution de 1666 ajoute au nombre des exclus les patients atteints de cancer et du « mal
caduc »27.

Signalons également que plusieurs malades viennent se faire soigner à l'Hôtel-Dieu sans être
nécessairement hospitalisés. Selon une religieuse, « Beaucoup de personnes ... venoient a Cet
hopital Se faire panser de legeres playes ». De plus, les religieuses fournissaient gratuitement aux
pauvres de la ville et de la campagne des médicaments sur ordonnances du médecin ou du
chirurgien-major28.

L’Hôtel-Dieu de Québec, vers 1885

Quoiqu'il vise d'abord à traiter les pauvres malades, l'Hôtel-Dieu de Québec reçoit dans ses salles
des patients qui proviendraient de toutes les couches de la société. En 1718, le bénédictin français
Dom Georges-François Poulet souligne que c'est « une coutume dans ce pays que tout le monde
s'y fait mener dans la maladie, grands, riches, et tous les ecclésiastiques et cela à cause de la
commodité du médecin et des remèdes qui s'y trouvent à propos et à cause des soins tout
particuliers que les religieuses ont des malades »29.

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