Page 19 - 1689-1760 Registre journalier des malades de l'Hotel-Dieu de Québec

REGISTRE JOURNALIER DES MALADES DE L’HÔTEL-DIEU DE QUÉBEC 1689-1760

dénombrement sont complètement absents des registres des malades pour 1744. Il en est de même
pour leur famille et cependant ils n'hésitent pas à faire hospitaliser leurs domestiques!

L'Hôtel-Dieu de Québec dessert également les gens au service du roi. En 1744, leur présence dans
le registre des admissions est importante: 82 soldats et officiers qui, avec les 63 matelots du Rubis
et du Caribou, les 6 faux sauniers et les 26 ouvriers du chantier naval royal, sont tous à la charge
du roi et constituent le tiers des patients admis. En période de crise ou de conflit, les militaires et
les autres gens au service du roi occupent littéralement l'hôpital. Ainsi, l'Hôtel-Dieu de Québec
joue de plus en plus le rôle d'hôpital du roi à l'image de l'hôpital de la Marine de Rochefort33,
changement dénoncé par certaines religieuses qui y voient une orientation qui se fait au détriment
de la vocation première de l'institution: le soin des pauvres malades.

Vivre et mourir à l'Hôtel-Dieu de Québec

L’Hôtel-Dieu de Québec, vers 1822-1832

© BAC – James Pattison Cockburn

Lieu de vie et de mort, l'hôpital accueille annuellement des centaines de malades. L'hygiène, dont
les principes ne seront répandus et appliqués qu'à la fin du 19e siècle, semble pourtant régner en
maître. Dans un document rédigé après l'incendie, on précise que « la grande proprété et netteté ...
Regnent dans un hopital administré et gouverné » par des religieuses « parce qu'on sçait que cest
bonnes qualités sont attachez aleurs Sexe »34. Les contemporains, à l'instar de Pehr Kalm, ont en
effet souligné que « tout (y) est propre, net et en ordre ». Les Hospitalières doivent veiller à ce que
chaque lit soit bien garni, et que « les couvertures, & les courtines soient d'une bonne etoffe, &
d'une couleur agreable »35. Elles s'assurent également que les malades « ait des robes de chambre,

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