Page 20 - Dictionnaire Généalogique des Familles Canadiennes - Volume I
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peu de registres dans l'Ile de Montréal, dans la ville et les environs de Québec
qu'il n'ait examinés. Voulant un jour s'assurer de l'âge de Mlle, de Verchères, il
lui fallut parcourir successivement les registres de Verchèreé, de Contrecœur,
de Sorel et de St. Ours : il lui fallut perdre huit jours, subir deux ou trois orages
et payer une somme assez ronde. Mais il avait enfin trouvé l'acte de baptême et il
était en mesure de rétablir une date faussée par l'ambition.

      Que de fois cependant il a dû être désappointé par l'absence de documents.
La guerre, mais surtout les incendies, le manque de soins en ont détruit un
grand nombre. De tous ceux dont nous devons regretter la perte, il n'y en a
peut être pas de plus importants que les registres du Sault St. Louis : ils périrent
dans l'incendie de l'église de St. Régis, où ils avaient été transportés. On sait
que les premiers de tous, ceux de la paroisse de Québec, depuis les premiers
actes jusqu'en 1640, ont aussi été brûlés. Les missionnaires essayèrent de les
rétablir de mémoire, parce qu'il y avait encore des témoins ; mais il ne pouvait en
être ainsi pour les registres de Lolbinière, de Ste. Anne de la Pocatière, de
St. François du Lac, de Bécancour et de plusieurs autres encore. Quelquefois, sans
doute, j'ai été assez heureux pour trouver ailleurs des renseignements que je

croyais à jamais perdus. Mais il n'en est pas moins vrai que le feu pourrait
encore, au moment où l'on y pense le moins, consumer un graud nombre d'archives.
Très peu sont déposées dans des lieux absolument sûrs, et le malheur serait d'autant
plus désastreux, que beaucoup de registres n'ont pas été tenus en double.

      La vétusté est une cause de destruction que la main de l'homme ne peut
guère arrêter. L'humidité, agissant à la fois sur le papier et sur l'encre, quand ils
étaient de qualité inférieure, a causé autrefois beaucoup de ravages : aujourd'hui
on met sans doute généralement beaucoup plus d'importance à la tenue et à la
conservation des registres. Mais le mal est irréparable dans un grand nombre
de cas. J'ai vu des feuilles de cahier tomber en poudre, au moment où je voulais
y toucher. Tels actes que j'ai pu lire, ou plutôt déchiiTrer, à laide de deux
ou trois mots encore visibles, n'existent plus aujourd'hui, parce que ces mots ont
disparu comme les aulres.

     Je puis croire que sous ce rapport, mon dictionnaire rendra un grand

service, puisqu'il empêchera désormais la destruction des renseignements que
l'Eglise et TEtat ont voulu assurer par la tenue des registres.

Donc sous ce rapport, c'est encore une œuvre nationale.

MIl y a vingt ans, un de nos historiens,  l'abbé Ferland, ne songeant pas

même qu'une pareille entreprise fût possible, exprimait le désir qu'on cherchât à

conserver nos manuscrits historiques, soit par de nombreuses copies, soil par le

moyen de la presse périodique. Il entreprenait lui-môme un travail très remarqué

sur les Registres de Notre-Dame de Québec. Quelque temps avant sa mort il eut

connaissance de mon projet et il voulut bien m'encourager de ses conseils.

       Mgr. Langevin, étant curé de Beauport, a publié aussi des notes intéressantes
sur les Archives de Beauport. La voie était ouverte : chaque curé aurait pu, et

pourrait encore aujourd'hui, en faire autant pour sa paroisse. Nous aurions alors
une masse de renseignements utiles, mais qui ne pourraient tenir lieu d'un diction-
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