Page 25 - Dictionnaire Généalogique des Familles Canadiennes - Volume I
P. 25

appprendront avec plaisir qu'il y a dans leurs veines du sang aborigène. Les
HuroMs surtout, les fidèles Hurons, si pleins d'intelligence, les Iroquois avec leur
audace ne le cèdent guère à ces tribus de l'Amérique Centrale et Méridionale,

auxquelles les fiers Es|iagnols n'ont pas dédaigné de s'allier. Je me ligure combien
M. le Commandeur Viger aurait été heureux de savoir qu'un de ses ancêtres était le

brave Arontio, Bel-Arbre, un des premiers néophytes de la bourgade de l'Immaculée-
Conceplio7i, disciple du Père de Brebeuf et martyr de la foi.

     Mais en voilà assez sur le but et les avantages du livre. Qu'on me permette
de dire un mot desdifficultésque j'ai eues à surmonter. Je n'en parle pas sousl'im-
pulsion d'un mouvement d'amour propre, lequel d'ailleurs me semblerait assez

légitime. Je veux faire voir que, si je n'ai pu absolument éviter toute erreur, c'est
qu'il était impossible de le faire, et que je mérite quelque indulgence après toutes

les peines que j'ai prises.

                IV

      Jl y avait ce que je puis appeler les difficultés matérielles et les difficultés
intrinsèques. Dans les premières, il faut placer d'abord l'absence de registres:
registres détruits, perdus ou transportés ailleurs. Quand la destruction était cons-
tatée, j'avais recours aux greffes des notaires, c'est-à-dire que j'étais obligé de
tripler l'ouvrage. Pour les secondes, il fallait attendre si je ne les découvrirais
pas un jour. Ainsi, étant à dépouiller les actes de l'Islet, et des paroisses voisines,
de ce qu'on appelait la Côte du Sud, je constatai plusieurs lacunes importantes.

Il était évident qu'il n'y avait pas eu destruction, les vides n'étaient pas assez grands

pour le laisser croire, mais ils existaient. Ce n'est que plus tard que j'ai trouvé à la

APointe-aux-Trembles, près de Québec, les actes qui manquaient à l'Islet.             une

certaine époque, chaque missionnaire avait un registre qu'il portait avec lui.

Souvent deux ou trois missionnaires évangélisaient la même côte dans une année,

et ils déposaient leur cahier là où ils finissaient par s'arrêter. C'est ici le cas.

   La partie supérieure de l'Ile de Montréal a été desservie par plusieurs membres
zélés du Séminaire de Montréal. Les plus anciens actes contiennent l'origine des
paroisses de Lachine, de la Pointe-Claire et de Ste. Anne. Le registre, celui de l'abbé
d'Urfé manquait : on ignorait ce qu'il était devenu. J'ai été assez heureux pour
le découvrir un jour, perdu parmi d'autres cahiers, reliés en un seul volume et
d'une date bien plus récente. Grâce à cette heureuse rencontre nous avons pu
identifier des restes humains trouvés dans la Baie d'Urfé, et leur donner un

dernier asile bénit par la Religion.

Quelquefois les actes étaient en partie déchirés : il ne restait plus que quelques

mots tels que ceux ci : " Le 24 octobre mil sept cent vingt-huit a été inhumée Louise,

âgée de quinze      lericr sa femme."

      La date du décès, l'âge approximatif de l'enfant et les deux dernières syllables
du nom de la mère ont suffi pour rétablir l'acte dans son intégrité. En effet, en
référant au Dictionnaire, on trouve dans une seule famille pendant l'espace de
   20   21   22   23   24   25   26   27   28   29   30