Page 26 - Dictionnaire Généalogique des Familles Canadiennes - Volume I
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f'ix ans, !e nom d'une femme se terminant par lerier: c'est celui d'Angélique
Cnillerier, femme de Claude Porlier. Mais le travail rendu si facile par le
Dictionnaire m'a coûté beaucoup de temps et de recherches.
Un autre jour, je tombai sur une page de cahier littéralement blanche. Ceux
qui la virent crurent qu'on avait laissé l'espace pour y insérer pins tard des actes,
oubliés. Cependant en plaçant le papier sons différents angles avec la lumière,
il fut facile de voir qu'il avait autrefois reçu des écritures, l'encre ayant fini par
disparaître complètement. La suite non interrompue des lignes me fit conclure
que l'acte avait une certaine longueur, que c'était très probablement un acte de
mai'iagc. Trois noms étaient plus visibles que le reste, dans une certaine position,
c'était ceux de l'épou.x, de son père et de la mère de l'épouse. Poursuivant mes
recherches je trouvai le baptême d'un enfant dont le père portait le même nom, et
lu marraine, grand'mère de l'enfant, avait aussi celui qui m'apparaissait comme
nom de la mère de la mariée. Référant au Greffe, je trouvai un contrat de mariage
qui complétait la preuve.
Les difficultés intrinsèques ont été plus nombreuses et ont naturellement
demandé plus de travail.
A l'époque qui nous occupe dans ce premier volume le nom féodal ou terri-
torial était considéré comme un signe de noblesse. Aussi tous ceux qui possé-
daient un fief s'empressaient-ils d'en prendre le nom, faisant ainsi disparaître celui
de leur famille. La particule de indiquait l'ellipse de la seigneurie de la
terre ou fief possédée, sinon la noblesse. Charles de LongueuU, Claude de la Gesse
signifient, Charles Le Moyne, Seigneur de Longueuil, Claude de Ramezay, Sieur
DE LA Gesse. Une terre noble peut être possédée successivement par des familles
étrangères les unes aux autres : des seigneuries de même nom peuvent appar-
tenir en môme temps à différentes personnes. De là, des erreurs contre lesquelles
je crois utile de mettre en garde ceux qui font des recherches historiques.
Par exemple, j'ai trouvé le baptême de Charles-Louis CouiUarJ, mais je ne
rencontre rien antre chose sur le compte de cet enfant. En grandissant, il était
devenu propriétaire de fief et en avait pris le nom. Je trouve son mariage sous le
nom de Louis Désilcts, qu'on aurait dû écrire Des Ilets.
Il règne en général dans les registres une grande confusion entre les noms
patronymiques et les noms territoriaux. Il faut y apporter d'autant plus de soin
que souvent deux personnes ont porté le même nom. Robert Cavdier de la Salle n'est
souvent indiqué que par les mots Robert Cavelier qui désignent aussi un des pre-
miers habitants de St. Laurentde Montréal : tous deux étaient contemporains.
Mais il y a encore d'autres appellations, véritables sobriquets d'abord, qui
finissent par être des noms propres. Par exemple, on trouve le mariage à'Anloine
Palin et de Barbe Gesseron, et au baptême des enfants, il n'est plus question que
d'Antoine d'Abonville et de Barbe Brûlot.
Voici un cas assez singulier : Jacques Marquet épouse eu 1699 Louise Guérin, et
nomses enfants sont baptisés sous le de Clocher, de Cliché, de Clocher dit St. Pierre.
Le nom de Marquet ne reparaît plus.
Un sieur Dugrousse fit baptiser son fils Jean. Des recherches sur le nom