Page 21 - Dictionnaire Généalogique des Familles Canadiennes - Volume I
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naire comme celui que je publie. II. en sera toujours comme le lien nécessaire. J'ose
même espérer qu'il donnera lieu à plus d'une étude intéressante sur une foule de

questions, telles que celles du progrès, de l'émigration, de l'accroissement de la
population, de la vitalité et de la moralité publique.

                              n

      Chaque pays a sa noblesse. Nous avons eu celle du sang. Elle nous est venue
en grande partie do la France. Plusieurs noms figurent dans notre histoire, qui
brillaient au temps des Croisades : c'est la noblesse de vieille roche, sinon la
plus riche. Elle a été plus largement représentée sur nos rives, que dans aucune
autre colonie. Le Dictionnaire permettra de constater que le témoignage de
Charlevoix est resté au dessous de la vérité, bien loin de l'exagérer.

       Il n'est pas nécessaire ici de citer les noms, ils sont assez connus: ils appar-
tiennent presque tous à l'histoire.

      Je dois toutefois rappeler que nous commençons à les voir figurer dans nos
archives presque aussitôt après 1632. Chaque année en fournit de nouveaux
jusqu'en 1665. Mais alors le régiment de Carignan, qui fut bientôt presque tout
licencié ici,jetasur nos rives une nombreuse population, appartenante à la meilleure
aristocratie. Les officiers supérieurs, les simples cadets, un grand nombre de
soldats, nous apportaient, outre leur gloire personnelle, celle de leurs ancêtres.
Quelques recherches, que le dictionnaire rendra possibles, permettront d'établir
avec assez d'exactitude si le chef d'une famille a servi dans le régiment de
Carignan : le lieu où il s'est fixé, et l'époque du mariage seront les données prin-
cipales de cette recherche. On sait que presque tous les soldats d'une compagnie
s'établirent dans la seigneurie qui avait été concédée à leur capitaine.

  A côté de la noblesse de l'épée, venait celle de la robe, et môme celle de la
science. Comme l'autre, elles avaient leurs degrés, mais elles n'en étaient pas moins

réelles.

       Ainsi le médecin Robert Giffard est qualifié de 7ioble homme. Il était en
France Conseiller du Roy, Médecin ordinaire de Sa Majesté. Les familles d'Ailleboust,
Chartier de Lotbinière comptent parmi leurs ancêtres des Médecins du Roi. Sarra-

zin, qui s'est fait un nom par ses découvertes scientifiques, était d'une très bonne

famille de Nuyts près de Dijon. Cet avantage, joint à son mérite personnel, lui
permit de s'allier avec les Hazenr, les Gauthier de Varennes. Thaumur de la

Source, Tailhandier étaient dans le même cas. Ce dernier avait reçu une instruc-

tion assez étendue pour avoir été, à la fois, ou successivement, soldat, aide-chirur-
gien, notaire-royal et juge.

       Presque toutes les charges qui tenaient à l'administration de la justice, telle

qu'elle était organisée, se donnaient à des personnes de naissance, comme

on disait alors. Jean de St. Père, plus tard Danré de Blanzy, notaires-royaux, M. de
Sailly, juge à Montréal, se rattachaient à des familles dont les armes ont été admises
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