Page 43 - Dictionnaire Généalogique des Familles Canadiennes - Volume I
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Beaucoup de noms ont été formés par des dimi-
nutifs. Quelquefois en ajoutant il, el, eau, et ot
ALTI.I1AT10X DES XÛ.MS. lin, id, on, in, etc., mais jamais aiilt, eault, qui
La nature, la complication et la varialion des supi)oseut la racine ald, old, oualt. Parfois la pre-
li'ansactiuns sociales donnent à la stabilité des
noms une haute importance : s'il fallait recher- mière syllabe du met se retranche : Nicolel, Colet.
cher do combien de procès leur altération a été Assez souvent du prénom et du nom propre
l'origine, on risquerait d'arriver à une liste qui
comprendrait la moitié des victimes des tribunaux. s'est formé un second nom propre, ainsi, Jaurel,
L'altération des noms n souvent pour cause une Dugrciusse, Gastonguay, Jobidon, Paulus, Teoau-
prononciation ou une ortographe vicieuse. hry, Montpléant, tous formés de Jean Harel,
Hugues Rousse, Gaston Guay, Job Bidon, Paul
Gomme toutes les langues admellent ou repous-
Hus, Tec Aubry, Hamond Plehan.
sent exclusivement cerlaines modilications de la
L'orthographe d'un grand nombre de noms a
voix articulée, il s'en suit qu'un nom écrit ou pro- subi de telles variations qu'il est naturellement
noncé dans nue langue doit subir lorsqu'il passe
dans une autre langue des altérations qui le ren- dinicile d'en reconnaître l'identité.
dent quehiuel'ois niécoiniaissable. Beaucoup de noms de familles canadiennes ont
La langue française ne connail et ne saurait conservé leur orthographe primitive; d'autres,
au contraire, ont subi do telles variations qu'il est
traduire dans son idiùine le ch allemand, ni le naturellement dillicile d'en reconnaiire l'identité
jota espagnol. Le Tli anglais, le Z esjiagnol le
T/icla grec manquent également au français. ;
Le son des deux II mouillées de la langue fran- ainsi " Belhoste, Bclolte, Blo, Blau, Belleau. "
çaise ne peut èlre exprimé en allemand..., et l'an- " Fribaut, Flibot, Philibot. "
glais est impuissant à rendre notre syllabe gne, et Du Semmetienne devient DuCimctière.
la leiire U se prononce toujours au dans cette — — — —B.inl la , Bainlast, Baillac, B j yac, BayarJ
—B.iillard.
langue.
—Buisson, Bisson.
De là, il faut conclure que jamais ou presque —Chambrelan, Chamberland.
jamais un nom n'est prononcé par des étrangers, —Arnaud, Renaud.
comme il l'est par des nationaux. — — —Garnier, Grenier, Périllard, Périgar.l.
—De Phogas, Phocas et Phooasse.
Ou ils traduisent, ou ils introduisent les con- —Donaldson, U'alencon.
— —Davis, D'hévé, Dovè.
sonnes de leur langue qui répondent à celles des Willis,— Ho\llPt,— Ouellnt.
aulrt s langues, leur manquant.
— — —Vauxelle, Vocelle, Boheur, Boïl.
Les voyelles et les diphtongues changent aussi —Lanouille, Enpuille.
— —Boreau, Brault, Brn, etc.
de valeur dans les difl'erentes langues, comme les — —Pasquier, Pasquel, Pacquet, Paquet.
consonnes, et (dans la même langue) elles répon- — — —Guyon, Gui lion, Yon, Dion.
— — —Guiguère, Dier, Guillonnet, Dionet.
dent quelquefois à des sons différents. L'élude de — —Gunière, Guillomnière, Dunière.
l'anglais comparée au français nous en fournit de —Brechevin, Brugevin.^Bergevin.
nombreux exemples. Que d'inexactitudes ei d'er- —Beaujoux, Bugeault.
reurs résultent dans la prononciation des noms —Quesnel, Tiennel.
—Quenet, Guenel.
étrangers!
Dos altérations moins involontaires en appa-
rence, tiennent à l'habitude, au besoin de recher-
cher dans un nom, nouveau pour nous, des formes Dans un grand nombre de noms les mots Le ou
ou des sons qui nous soient familiers. Telle est De sont tantôt ajoutés et lantùl retranchés, et l'on
l'alli'ration journellement apportée par la pronon- a écrit également :
ciation vulgaire des noms qu'on peut également — — —Le. Tardif, Tardif, Le Mercier, Mercier.
s'en autoriser pour justifier toutes lesétyraologies, — — —Le Roy, Roy, Le Normand, Normand.
ou pour les proscrire toutes : non qu'on doive — — —AArri\'é, Larrivé,
blâmer l'usage d'avoir peu à peu adouci la rudesse visse, Lavisse.
de certains noms, ainsi Ttigal, Chertni, sont au- — — —Cotty, Le Couty, Pomier, Le Paulniior.
jourd'hui prononcés et écrits Uugal, Guertin. —Créquy, Aide-Gréquy.
—Marets, Des Marets.
Les Basques dont la langue admet les conson- —Richer, Éricher.
nes Tel li prononcent cependant Cakialin, pour —Lognon, Aloignon.
Catherine, et les Italiens de Venise écrivent, San- — — —De Béhik, Be'ique, Le Bègue, et Lafieur.
Slai, et San Siino, pour Si. Euslache, SI. Etienne.
Un ancien usage dans les familles canadiennes
Un ijhenomène qui a pu fiapper plusieurs per-
désigne les enfants par le nom de baptême du
sonnes, c'est que souvent les transformations de
père, et ce nom finit par se confondre avec le nom
noms sont amenées par un besoin euphonique de jiropre de la famille ; ainsi les enfants de fugal
l'oreille ; par exemple r est souvent transpose Gottin., seront appelés les petits Tugal, puis
Gavnier, Grenier, Guernon, Grenon, Chambrelan, Dugal, plus tard Cottin-dit-Dugal, et les descen-
Ghamberlan, Arnaux, Rénaux. dants ne seront ]phis désignés que sous le nom de
L's avant les lettres d l r devient parfois quies- Dugal. Sylvain 'Vox, est l'ancêtre des familles
cent, et la syllabe devient longue, Besnard, Dé- Sylvain. Les enfants de "Vivier, Madeleine dit
nanl, llesnier, Benicr, Gasnier, Gagné, Greslon, Ladouceur, ne seront plus désignés que sous les
Grêlon, Meslin, Melin. noms de l'ivier et Ladouceur.
La consonne finale devient souvent quiescente, Les enfants de Raymond De Fogas, deviemlront
Alix, Mesnil, Coutil, Arlus, Landry. Phocasse-dit-Raymond et Raymond.